Raoul Pictet - Exposition Nationale Suisse Genève 1896

Journal Officiel Illustré De L'Exposition Nationale Suisse Genève 1896
No 14 - 15 Avril 1896 (part 1)

Jet d'eau du Pavillon Raoul Pictet avec bloc de glace central
Ref. Journal Officiel Illustré De L'Exposition Nationale Suisse Genève 1896 - No 14 - 15 Avril 1896 -- page 157 (page de titre)
Compresseur à glace du Pavillon Raoul Pictet
[Escher Wyss & Cie - Zurich]
Ref. Journal Officiel Illustré De L'Exposition Nationale Suisse Genève 1896 - No 14 - 15 Avril 1896 -- page 157 (page de titre)
AU PAVILLON RAOUL PICTET

A Monsieur A Gavard,
Rédacteur général du Journal officiel de
l’Exposition nationale, Genève.

MONSIEUR LE RÉDACTEUR,

Vous me demandez de vous exposer en quelques lignes le but exact que nous poursuivons dans le Pavillon Raoul Pictet.
C’est avec le plus grand plaisir que je saisis cette occasion pour satisfaire à la dette de reconnaissance que l’érection de ce pavillon a créée pour moi à l’égard de mes amis et de mes concitoyens.
Le but essentiel qui nous a dirigés tous dans l’exécution de cette oeuvre est de fixer l’histoire expérimentale de la théorie mécanique de la chaleur.
Comment l’homme est-il arrivé à cette notion si complexe, à savoir que les phénomènes calorifiques ne sont que des mouvements vibratoires, des particules infiniment ténues, appelées molécules et atomes, qui constituent les corps?
Ces lois, qui lentement ont germé dans la pensée de l’homme, ont mis près d’un siècle pour pénétrer jusqu’à l’enseignement officiel des universités. Il est intéressant de rappeler l’histoire de cette véritable réforme scientifique qui, à l’instar de l’autre, est partie aussi de Genève.
Ces deux réformes ont porté dans le monde la lumière.
La reforme religieuse a dit à chacun de suivre sa conscience plu-tôt que d accepter aveuglément les dogmes.
C’est la vérité morale.
La réforme scientifique a prouvé à tous ceux qui questionnent la Nature pour en trouver les secrets
qu’un plan d’ensemble, basé sur des lois mécaniques, commande à tous les phénomènes transmis à notre connaissance par nos sens.
Ramener aux lois de la mécanique rationnelle la chaleur, l’électricité, la chimie, le magnétisme, l’astronomie, montrer les anastomoses des mêmes causes et de leurs effets dans tous les domaines de l’expérience, prouver qu’il n’y a plus de propriétés spéciales des corps, mais que ceux-ci sont tous soumis aux lois immuables du mouvement, telle a été l’immense conquête de la réforme scientifique.
Genève a vu l’aurore de cette grande vague intellectuelle qui a fait lentement le tour de notre globe.
Raconter les travaux des Prévost, des Marc-Auguste Pictet, des de la Rive, d’Ampère, c’est parler de Genève de 1780 à 1820.
Les idées scientifiques dont l’origine est genevoise passèrent en France.
Carnot, Clapeyron, Dulong et Petit, développèrent sous forme de théorèmes, devenus célèbres, les conséquences immédiates de ces nouvelles théories.
Regnault et tout une pléiade d’expérimentateurs de tous les pays, Magnus en Allemagne. Faraday en Angleterre, etc., etc., établirent les bases expérimentales de ce vaste domaine.
Reprenant ces questions avec l’analyse mathématique, Clausius, d’une part, de Helmholtz, de l’autre, ainsi que sir William Thom-son (lord Kalwin), ont fait connaître les vraies lois de la thermodynamique, lois qui ont permis à Helmholtz d’écrire son mémoire à jamais célèbre sur la Constance de l’énergie dans l’univers (mémoire dont le manuscrit original sera présenté dans le Pavillon Raoul Pictet, grâce à

by Raoul Pictet
[text 1/2] Ref. Journal Officiel Illustré De L'Exposition Nationale Suisse Genève 1896 - No 14 - 15 Avril 1896 -- page 157 à 159

 

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